• Pendant que je dormais, pendant que je rêvais
    Les aiguilles ont tourné, il est trop tard
    Mon enfance est si loin, il est déjà demain
    Passe passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps

    Pendant que je t'aimais, pendant que je t'avais
    L'amour s'en est allé, il est trop tard
    Tu étais si jolie, je suis seul dans mon lit
    Passe passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps

    Pendant que je chantais ma chère liberté
    D'autres l'ont enchaînée, il est trop tard
    Certains se sont battus, moi je n'ai jamais su
    Passe passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps

    Pourtant je vis toujours, pourtant je fais l'amour
    M'arrive même de chanter sur ma guitare
    Pour l'enfant que j'étais, pour l'enfant que j'ai fait
    Passe passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps

    Pendant que je chantais, pendais que je t'aimais
    Pendant que je rêvais il était encore temps

     


  • Pour avoir si souvent dormi
    Avec ma solitude
    Je m'en suis fait presqu'une amie
    Une douce habitude
    Ell' ne me quitte pas d'un pas
    Fidèle comme une ombre
    Elle m'a suivi ça et là
    Aux quatre coins du monde

    Non, je ne suis jamais seul
    Avec ma solitude

    Quand elle est au creux de mon lit
    Elle prend toute la place
    Et nous passons de longues nuits
    Tous les deux face à face
    Je ne sais vraiment pas jusqu'où
    Ira cette complice
    Faudra-t-il que j'y prenne goût
    Ou que je réagisse?

    Non, je ne suis jamais seul
    Avec ma solitude

    Par elle, j'ai autant appris
    Que j'ai versé de larmes
    Si parfois je la répudie
    Jamais elle ne désarme
    Et si je préfère l'amour
    D'une autre courtisane
    Elle sera à mon dernier jour
    Ma dernière compagne

    Non, je ne suis jamais seul
    Avec ma solitude
    Non, je ne suis jamais seul
    Avec ma solitude

     

     


  • {Parlé}
    C'est une chanson pour les enfants
    Qui naissent et qui vivent entre l'acier
    Et le bitume entre le béton et l'asphalte
    Et qui ne sauront peut-être jamais
    Que la terre était un jardin

    Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
    Il brillait au soleil comme un fruit défendu
    Non ce n'était pas le paradis ni l'enfer
    Ni rien de déjà vu ou déjà entendu

    Il y avait un jardin une maison des arbres
    Avec un lit de mousse pour y faire l'amour
    Et un petit ruisseau roulant sans une vague
    Venait le rafraîchir et poursuivait son cours.

    Il y avait un jardin grand comme une vallée
    On pouvait s'y nourrir à toutes les saisons
    Sur la terre brûlante ou sur l'herbe gelée
    Et découvrir des fleurs qui n'avaient pas de nom.

    Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
    Il était assez grand pour des milliers d'enfants
    Il était habité jadis par nos grands-pères
    Qui le tenaient eux-mêmes de leurs grands-parents.

    Où est-il ce jardin où nous aurions pu naître
    Où nous aurions pu vivre insouciants et nus,
    Où est cette maison toutes portes ouvertes
    Que je cherche encore et que je ne trouve plus.

     

     



  • Avec ma gueule de métèque
    De Juif errant, de pâtre grec
    Et mes cheveux aux quatre vents
    Avec mes yeux tout délavés
    Qui me donnent l'air de rêver
    Moi qui ne rêve plus souvent
    Avec mes mains de maraudeur
    De musicien et de rôdeur
    Qui ont pillé tant de jardins
    Avec ma bouche qui a bu
    Qui a embrassé et mordu
    Sans jamais assouvir sa faim

    Avec ma gueule de métèque
    De Juif errant, de pâtre grec
    De voleur et de vagabond
    Avec ma peau qui s'est frottée
    Au soleil de tous les étés
    Et tout ce qui portait jupon
    Avec mon coeur qui a su faire
    Souffrir autant qu'il a souffert
    Sans pour cela faire d'histoires
    Avec mon âme qui n'a plus
    La moindre chance de salut
    Pour éviter le purgatoire

    Avec ma gueule de métèque
    De Juif errant, de pâtre grec
    Et mes cheveux aux quatre vents
    Je viendrai, ma douce captive
    Mon âme soeur, ma source vive
    Je viendrai boire tes vingt ans
    Et je serai prince de sang
    Rêveur ou bien adolescent
    Comme il te plaira de choisir
    Et nous ferons de chaque jour
    Toute une éternité d'amour
    Que nous vivrons à en mourir

    Et nous ferons de chaque jour
    Toute une éternité d'amour
    Que nous vivrons à en mourir